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Piloter et faciliter

Révision datée du 16 novembre 2023 à 08:59 par Dieudo (discussion | contributions) (Parallèles entre la mise en œuvre d'un simulateur de vol et celle d'un Cercle Restauratif à moitié simulé)

Parallèles entre la mise en œuvre d'un simulateur de vol et celle d'un Cercle Restauratif à moitié simulé

L'idée d'écrire cette page est venue à la suite de la présentation du fonctionnement de Cercles Restauratifs à moitié simulés dans un sous-groupe sur ce thème lors de la Rencontre 2023 des groupes de pratique et recherche.

Cette page regroupe les points communs et les différences entre piloter un avion et faciliter un Cercle.

Comme dans une compagnie aérienne, on n'est pas obligé d'attendre la survenue d'un incident ou d'un accident pour se préoccuper de comment on peut les anticiper et y faire face plus efficacement le jour où ils surviennent. De la même manière, dans un groupe, on peut se poser la question à l'avance, de comment on aurait envie de prendre soin de moments où surviendraient des désaccords, des tensions ou des conflits.

Un moyen assez rapidement choisi dans l'histoire aéronautique, a été de permettre à des pilotes de s'entraîner dans des simulateurs de vol. Pour les facilitateurs, n'importe quel groupe humain peut choisir de s'en donner les moyens, grâce à des membres du groupe, volontaires pour s'entraîner à faciliter des situations mises en scène à partir d'exemples de la vie courante, apportés comme support pédagogique, par d'autres volontaires du groupe (il est difficile de faciliter le dialogue d'une situation dans laquelle on est soi-même émotionnellement impliqué au premier chef). On appelle cette forme "Cercle à moitié simulé". Une seule personne du "Cercle à moitié simulé" est réellement impliquée en dehors du temps du Cercle, dans la situation prise comme support pédagogique.

Le tableau ci-dessous développe plus particulièrement les similitudes et les différences notables entre la mise en œuvre d'un simulateur de vol et celle d'un Cercle à moitié simulé.

Situation Domaine aéro Tous domaines
Similitudes
"Shit happens"

Comment anticiper les situations délicates ?

Permettre aux pilotes de s'y préparer dans des simulateurs de vol. Permettre à des facilitateurs de s'entraîner à faciliter des Cercles à moitié simulés.
Garantir le cadre Avant de mettre en œuvre un simulateur, les pilotes rappellent les règles de base de fonctionnement du simulateur : comment l'arrêter en cas d'urgence, etc... Avant de mettre en œuvre un Cercle Restauratif à moitié simulé, les participants se redisent les règles choisies.
Debriefing Il est recommandé de commencer par les points positifs pour renforcer la confiance en soi avant d'aborder les autres points : les points fragiles et les axes de progrès. Les situations prises au simulateur sont choisies pour aider les pilotes à s'entraîner à toutes sortes de situation et ainsi renforcer la confiance en eux. Donner en priorité la parole au facilitateur (et éventuels co-facilitateurs), pour favoriser de se souvenir de la raison d'être de l'exercice : donner au facilitateur l'occasion de s’entraîner et ainsi renforcer la confiance en lui et dans le processus.
Apprendre de nos erreurs Le simulateur est le meilleur endroit pour apprendre de ses erreurs : on a donc intérêt à cultiver notre bienveillance à leur égard pour nous aider à les reconnaître. Les facilitateurs gagnent en confiance dans ce processus et en eux grâce à la pratique de Cercles Restauratifs à moitié simulés et le contexte sécurisant associé.
Différences
Mise en œuvre du processus Le rôle d'un pilote est habituellement de conduire en sécurité un avion et ses passagers d'un point A à un point B, connus d'avance. Le facilitateur met en œuvre un processus choisi par le collectif, mais ne sait pas d'avance où ce processus va conduire le groupe.
À qui donner la parole en premier au debriefing ? Donner la parole en premier au co-pilote : autrement à cause du gradiant d'autorité, il aura tendance à s'aligner sur ce qu'aura dit le commandant de bord. Donner la parole en premier au facilitateur, puis au co-facilitateur, parce-que c'est le premier qui était le plus exposé.

La tentation est toujours grande de se focaliser sur la situation prise comme support : le facilitateur parle habituellement moins que les autres participants au Cercle. Dans un Cercle ordinaire, il a vocation à être oublié !