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CerclesRestauratifs.org β

Présentation des Cercles Restauratifs

Révision datée du 15 juin 2012 à 20:42 par Dieudo (discussion | contributions) (Ajout rapide de la catégorie Catégorie:Cercles Restauratifs (avec HotCat))

Les cercles restauratifs

En parallèle de la justice punitive, que nous connaissons dans nos pays, nos écoles et nos familles (quand elles ont recours à la punition), se développent des formes de justice restauratrice.

La justice punitive est tournée vers le passé, et est axée sur la notion de faute, pour laquelle il faut « payer. La justice restauratrice est tournée vers le présent et l’avenir. Elle constate ce qui a été dégradée sur les plans matériels et relationnels, et s’intéresse à comment réparer.


La justice punitive

Dans une situation, où l’on considère classiquement qu’il y a un auteur, qui a tort qui doit être puni, et une victime, on peut constater que :

  • la punition n’amène pas l’auteur à la conscience de ce que la victime a vécu
  • l’auteur n’est pas entendu dans ce qui l’a amené à agir ainsi
  • la souffrance de la victime n’est pas apaisée par la punition de l’auteur
  • la relation entre les 2 n’est pas réparée, la victime reste avec de la peur ou une envie de vengeance
  • les personnes impactées par l’acte ne sont pas prises en compte et restent aussi avec l’impact émotionnel de ce qui s’est passé
  • la punition conduit généralement à de l’exclusion ; on constate peu d’évolution de la conscience de l’auteur et un pourcentage important de récidive


La justice restauratrice

  • permet une réelle prise de conscience par l’auteur des conséquences de son acte, en particulier de la souffrance de la personne qui a reçu l’acte
  • pour le receveur de l’acte, pouvoir exprimer sa souffrance et qu’elle soit entendue par l’auteur est très répararateur
  • l’auteur est entendu dans ce qui l’a amené à agir, c’est aussi réparateur pour lui, et c’est un facteur de prévention de la récidive
  • dans les cercles restauratifs, les personnes impactées par l’acte sont prises en compte
  • il y a réparation matérielle et restauration de la relation entre l’auteur, le receveur de l’acte et les personnes impactées dans la communauté
  • l’auteur de l’acte est réintégré dans la communauté et il y a peu de récidive


Les cercles restauratifs sont une forme de justice restauratrice, développée par Dominic Barter, un enseignant d’origine anglaise, vivant au Brésil. Il a commencé, il y a 15 ans, en créant du lien avec les habitants des favellas, et conduit maintenant un projet pilote de justice réparatrice au Brésil avec le ministère de la justice et de l'éducation, projet soutenu par l’UNESCO.

Les cercles restauratifs sont l'une des dix innovations retenues par la Fondation nationale pour les Sciences, Technologies et Art, principal groupe de réflexion sur les innovations sociales en Angleterre. Dans son rapport de juin 2010, « Radical Efficiency » (efficacité radicale), elle met en avant les technologies sociales du domaine public qui offrent « de manière visible des résultats différents, plus performants et de moindre coût que ceux des approches traditionnelles ».


Les cercles permettent de mettre en place, au sein d’une communauté, un moyen pour vivre les conflits dans un espace sécurisé, en ayant accès, par une forme de relation respectueuse de chacun, à l’humanité des personnes. « Le conflit fait partie de la vie. Aujourd’hui, j’ai compris que le conflit n’est dangereux que quand on essaie de s’en éloigner » dit Dominic Barter.


Comment se déroule un cercle restauratif ?

  • toute personne de la communauté, impactée par le conflit, peut déclencher un cercle.
  • Les avant-cercles : le facilitateur rencontre séparément l’auteur de l’acte, le receveur de l’acte, et les personnes de la communauté impactées par l’acte. Ces avant-cercles permettent de préciser l’acte à propos duquel le cercle va se dérouler, d’offrir une écoute empathique aux personnes, pour qu’elles se sentent entendues dans ce qu’elles ont vécu et arrivent au cercle dans une ouverture au dialogue et à la construction.
  • Le cercle : il réunit l’auteur de l’acte, le receveur de l’acte, les personnes de la communauté impactées par l’acte. Le facilitateur y anime 3 temps.
    • Le premier permet à chaque personne d’exprimer ce qu’elle vit en relation avec l’acte et amène à une compréhension mutuelle
    • Le second permet à chaque personne d’exprimer ce qui l’a amenée à agir comme elle l’a fait et amène à la responsabilisation de chacun
    • Le troisième permet la décision d’actes de réparation (sur le plan matériel) et de restauration (sur le plan relationnel), avec un échéancier précis pour leur réalisation et la décision de la date de l’après cercle
  • L’après cercle a lieu après le dernier acte de réparation programmé.

Il permet à chacun d’exprimer comment il se sent avec la manière dont les actes de réparation et de restauration ont été réalisés, et de célébrer la qualité de relation retrouvée, si tout le monde est satisfait de ce qui s’est passé, ou de réajuster s’il reste des insatisfactions.


Installer un système restauratif dans une communauté

« Dans un établissement scolaire, on sait qu’à un moment les personnes vont avoir faim. On n’attend pas qu’il soit midi pour construire une cantine. Et on trouve normal qu’une cantine existe, même si elle ne sert pas tout le temps. Dans toute communauté, il y a forcément des conflits. Installer un système restauratif, c’est prévoir un espace, une structure qui permet de vivre les conflits quand ils se présentent », explique Dominic Barter.

Installer un système restauratif, suppose :

  • l’accord des personnes qui ont le pouvoir formel ou informel dans la communauté
  • un lieu, neutre, offrant confort et sécurité
  • des ressources humaines (faciliateurs)
  • de l’information à tous les membres de la communauté sur l’existence du système restauratif, le déroulement des cercles et la manière de déclencher un cercle


Les cercles restauratifs dans les écoles

Ils ont été expérimentés et évalués au Brésil, dans 89 écoles, publiques ou privées, de 1000 à 4000 élèves, aussi bien avec des enfants, à partir de 5 ans, qu’avec des adultes. Les évaluations ont montré que là où des cercles sont actifs, on constate une réduction de 50 % du nombre de cas où les jeunes sont amenés devant un juge et que plus de 90% des conflits traités avec les cercles avaient été résolus à la satisfaction des personnes interrogées.

En France, des établissements scolaires commencent à expérimenter les cercles restauratifs (voir témoignages).