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CerclesRestauratifs.org β

Une telle page existe en anglais : http://www.formspring.me/RestoraCircles sur laquelle chacun est invité à poser n'importe quelle question au sujet des Cercles restauratifs.

Sur cette page, il est possible d'ajouter des traductions de questions-réponses de la page ci-dessus, ou même d'en ajouter de nouvelles.

Sommaire

Année 2014

L'Avant-Cercle et la définition de l'Acte

Question : « - En tant que facilitatrice, pourquoi demanderais-je aux participants "qu'est-ce qui a été dit ou fait qui vous amène dans ce cercle restauratif?" sachant que c'est moi qui viens vers eux en leur disant qu'un cercle a été proposé par quelqu'un de leur communauté? »

Because you are checking to see if they are aware of the Act, or if it is another act of the same conflict that has motivated them to accept the call to a Pre-Circle.

Parce-que vous vérifiez s'ils sont au courant de l'Acte, ou si c'est un autre acte du même conflit qui les a motivé à accepter l'appel à un Avant-Cercle.

Question : « C'est moi qui arrive avec une demande, eux n'en ont pas à la base! »

Not really. You are just the messenger.

Pas vraiment. Vous n'êtes qu'un messager.

Question : « Et ensuite, sur quel acte ? Dit-on à chaque futur participant l'acte proposé par l'initiateur (de manière objective) ? Ou bien chaque participant a son propre acte à lui ? »

Fundamentally, the important thing is to identify the conflict and it’s participants. This is what the Circle addresses.
If people do not know each other outside the conflict, then a clear Act that all can recognise as factual, is an important meeting place for all participants.
However, if the people know each other there may well be more tolerance of the inescapable fact that everyone experiences the same things in slightly, or hugely, different ways.
So, the very same act can be described - accurately - by different people in different ways.
If there are differences in the description, but they are all of the same act, then this should be not an interference in the Circle bringing people together.
Fondamentalement, la chose importante est d'identifier le conflit et ses participants. Voilà ce dont le Cercle s'occupe.
Si les personnes ne se connaissent pas les unes les autres en dehors du conflit, alors un Acte clair que tout le monde peut reconnaître comme factuel, est un point de rencontre important pour tous les participants.
Toutefois, si les personnes se connaissent, il peut y avoir plus de tolérance à l'égard du fait incontournable que chacun vit les même choses de manière un peu, ou complètement différente.
Donc, le même acte peut être décrit - avec précision - par différentes personnes de différentes façons.
S'il y a des différences dans la description, mais qu'elles concernent toutes le même acte, alors ce ne devrait pas interférer avec le fait que le Cercle puisse rassembler les personnes.

Si quelqu'un ne veut pas participer au Cercle

Question : « Si quelqu'un ne veut pas participer au cercle et qu'il n'y a personne d'expérimenté dans les CR (normal si on commence la pratique!!) qui peut remplacer cette personne, alors: on s'arrête là? on continue malgré tout ? »

This is a system level question. The community setting up their justice system, to work for them, in their unique conditions, will answer this question in a way that works for them, and then keep evaluating the results to see if they like what they decided.
C'est une question à l'échelle du système. La communauté mettant en place son système de justice, de manière à ce qu'elle fonctionne pour elle, dans ses conditions uniques, va répondre à cette question d'une manière qui fonctionne pour elle, et puis continuera à évaluer les résultats pour voir si elle aime ce qu'elle a décidé.

Année 2012

Cercle et confidentialité

30 Avril

Hi Dom! Is a circle a "safe room, where everything is kept inside"? Or are the participants "allowed" to talk about with others what was said in the circle? Salut Dom ! Est-ce qu'un cercle est "une pièce sécurisée, où tout reste à l'intérieur" ? Ou est-ce que les participants sont "autorisés" à parler à d'autres de ce qui s'est passé dans le cercle ?
When the community agreements that I refer to as the 'restorative system' are first set up, those who'll be using the process make decisions on confidentiality and the like.

It is a strong cultural tendency in many communities that have experienced punitive justice systems in their daily life to presume that 'everything said in the Circle stays in the Circle'. Many of them will have experienced that it can be dangerous to be truthful, in situations where power is maintained unequally - as truth telling tends to disrupt fixed relations and brings us closer to the reality of ongoing change.

In recognition of the fact that such dynamics (fixed relations of unequal power, punishment,...) are not unconsciously continued in a restorative system many Circles end with an action agreement that specifically involves sharing aspects of the process and the new relations the Circle may have supported emerging. It is as if folks know that the wider community also need to know what has transpired - as they certainly have been impacted by what happened before, knowingly or not.

Once a community has become accustomed to the dynamics of restorative systems, and the importance of sharing information with those who have been impacted by each other, the choice to focus on confidentiality tends to diminish. This might lead a community to adapt some of their system agreements.

Over time, what we have seen is that the room is safer when things can and are said. Safety, like justice - as Emmanual Lévinas said, is created when we can speak, not when we can't, for fear of reprisal.

Quand les accords de la communauté sont mis en place, aux-quels je fais référence quand je parle de "Système Restauratif", ceux qui utiliseront le processus prennent des décisions au sujet de la confidentialité et des questions de ce type.

C'est une tendance culturelle forte dans beaucoup de communautés qui ont fait l'expérience de systèmes de justice punitive au quotidien de s'attendre à ce que "tout ce qui est dit dans le Cercle reste dans le Cercle". Beaucoup d'entre eux auront eu l'expérience du fait qu'il est dangeureux de dire la vérité, dans des situations où le pouvoir est maintenu de manière inégale — puisque de dire la vérité tend à rompre les relations figées et nous rapprocher de la réalité du changement en marche.

En reconnaissance du fait que de telle dynamiques (relations figées de pouvoir inégal, punition, …) ne sont pas reprises inconsciemment dans un système restauratif, beaucoup de Cercles se terminent avec un accord d'action impliquant spécifiquement les aspects de partage du processus et des nouvelles relations que le Cercle a pu contribuer à faire émerger. C'est comme si les personnes savent que la communauté élargie a aussi besoin de savoir ce qui est arrivé — puisqu'ils ont certainement été impactés par ce qui s'est passé auparavant, qu'ils le sachent ou non.

Une fois qu'une communauté s'est accoutumée aux dynamiques des systèmes restauratifs, et de l'importance du partage d'information avec ceux qui ont été impactés par les uns les autres, le choix de mettre l'accent sur la confidentialité tend à diminuer. Cela peut conduire une communauté à adapter certains de leurs accords de système.

Au fil du temps, ce que nous avons observé c'est que la pièce est plus sûre quand les choses peuvent être dites et sont dites. La sécurité, comme la justice — comme w:Emmanuel Lévinas l'a dit, est créée quand nous pouvons parler, pas quand nous ne le pouvons, par peur des représailles.

Un Cercle peut-il avoir lieu sans son initiateur ?

15 Mars

« Question : A person started a circle. I facilitated the pre-circles. When we were all converging in a day/time, the person who started the circle couldn't allocate a window of space-time, to the degree that now wants to "withdrew the request for a circle". From my point of view, when a person starts a circle it is not a "request" but an actual starting point. Of course, the RC could be stopped at the end of the first pre-circle. "Would you like to go ahead with the process?" What do you feel/think?
Answer : I see issues like this as feedback on the aspects of the systemic context for Circles that this particular community is missing. So I would go back to the system, now that a question about it's functioning has arisen.
It's in setting up the system that we find ways whereby the community members who might facilitate are found, and the logistical questions about how we proceed are identified and chosen by the community. So, in your system, when a Circle is initiated is a date found? If the only author, receiver or other community member choose not to come - as in this case - are they substituted?
Answering such questions can involve some significant shifts in perspective. If the presumptions around justice include, for example, the idea that conflict belongs only to authors or receivers, it might be a new idea to work from the idea that conflict is a community phenomena, and that the restorative process might continue without the initiator, as it is now seen as impacting others. This is the depth of system building, which can go far beyond logistics, though it always returns to them.
Question : Une personne a commencé un Cercle. J'ai facilité les Avant-Cercles. Quand nous convergions tous vers une date/heure, la personne qui a commencé le cercle n'arrivait pas à allouer une fenêtre d'espace-temps, au point qu'elle veut maintenant "retirer la demande d'un cercle". De mon point de vue, quand une personne commence un cercle, ce n'est pas une "demande", mais un réel point de départ. Bien sûr, le CR pourrait s'arrêter à la fin du premier Avant-Cercle. "Souhaitez-vous poursuivre le processus ?" Qu'en penses/ressens-tu ?
Réponse : Je vois des sujets comme celui-ci comme des retours d'expérience sur les aspects du contexte systémique qui manquent aux Cercles de cette communauté particulière. Donc je reviendrais au système, maintenant qu'une question à son sujet a émergé.
C'est dans la mise en place du système qu'on trouve les manières par lesquels sont trouvés les membres de la communauté qui pourraient faciliter, et les questions logistiques sur la manière de procéder sont identifiés et choisis par la communauté. Donc, dans votre système, à quel moment est choisi une date quand un Cercle est initié ? Si le seul auteur, receveur ou un autre mebre de la communauté choisi de ne pas venir — comme dans le cas présent — sont-il représentés ?
Répondre à ces questions peut impliquer des changements significatifs de perspective. Si les présupposés autour de la justice incluent par exemple, l'idée que le conflit n'appartient qu'aux auteurs ou aux receveurs, cela peut être une nouvelle idée de travailler à partir de l'idée que le conflit est un phénomène de la communauté, et que le processus restauratif pourrait continuer sans l'initiateur, puisqu'il est maintenant vu comme impactant les autres. Voilà la profondeur de la construction de système, qui peut aller beaucoup plus loin que les questions de logistiques, bien qu'elle y revienne toujours.

Est-il utile, voir nécessaire d'avoir de nouveaux Avant-Cercles quand plusieurs mois ce sont écoulés ?

14 Mars

« Question : Hi Dom :-) When a Circle hasn't reached agreed action plan during the time planned together, is it useful or even necessary to have Pre-Circles again when several months have passed before people of this Circle meet again to continue the Circle? Dieudonné
Answer : Hi Dieudonné!
My experience is that each Circle needs to be looked at as unique, and responded to as such. I have both seen cases where it was important to reconnect to the specificity of the Act, the ongoing impact it has on the lives of those involved, and to re-clarify the next steps - including, sometimes, updating the information on who needs to be present.
And I have seen cases where it wasn't - and folks could slip right back into to where they had been, briefly re-establishing dialogue (Mutual Comprehension), re-acknowledging their present understanding of what motivated their respective choices at the time each of them acted and responded (Self-Responsibility), and then moving into Agreed Action.
My preference is to diminish, where possible, the length of time between a Circle beginning and reconvening. When that's not possible, it is often because those involved do not directly interact much, or at all, in daily life. This suggests that new Pre-Circles will be more, rather than less, likely. But, as I say, I suggest you play it by ear.
If for some reason you also do not interact much with those involved, and therefore would be challenged to evaluate whether you would want to do more Pre-Circles or not, then I suggest that you schedule them - perhaps directly before the Circle begins again. It could be valuable for all involved have that check-in time anyway.
And - please! - do not forget your Pre-Circle, and any other form of ongoing support before, during and after the Circle you might need.
Bonne chance! »
Question : Salut Dom :-) Quand un Cercle n'est pas arrivé jusqu'au plan d'action dans le temps prévu ensemble, est-il utile, voir nécessaire d'avoir de nouveaux Avant-Cercles quand plusieurs mois ce sont écoulés avant que les personnes de ce Cercle ne se ressemblent à nouveau pour continuer ce Cercle ? »
Réponse : Salut Dieudonné !
Mon expérience est que chaque Cercle a besoin d'être vu comme unique, et donc sa mise mise œuvre aussi. J'ai vu des situations pour lesquelles il était à la fois important de se reconnecter à la spécificité de l'Acte, l'impact au fil du temps sur la vie de ceux impliqués, et de re-clarifier les étapes suivantes, incluant parfois, la mise à jour de l'information sur les personnes qui ont besoin d'être présentes.
Et j'ai vu des situations pour lesquels ce n'était pas le cas — et les personnes pouvait revenir exactement là où elles en étaient, rapidement ré-établir le dialogue (Compréhension Mutuelle), reprendre acte de leur compréhension du moment dans ce qui a motivé leur choix respectifs au moment où chacun d'eux a agi et répondu (Auto-Responsabilité), et aller ensuite vers l'Action Concertée.
Ma préférence est de réduire, autant que possible, le laps de temps entre la première rencontre du Cercle et la suivante. Quand ce n'est pas possible, c'est souvent parce que les personnes impliquées n'ont pu avoir que peu, voire pas du tout d’interaction directe, dans la vie courante. Par conséquent, on peut imaginer qu'il y aura vraisemblablement plutôt plus d'Avant-Cercles que moins. Mais comme je le dit souvent, à partir de là, je vous invite à "le jouer à l'oreille".
Si pour une raison ou une autre vous non plus n'avez pas beaucoup d’interaction avec les personnes impliquées, et du coup êtes en difficulté pour savoir si vous voudrez ou pas faire d'avantage d'Avant-Cercles, alors je suggère que vous les panifiiez — peut-être juste avant le recommencement du Cercle. De toute façon ce serait profitable à toutes les personnes impliquées d'avoir ce moment de rencontre préalable.
Et — s'il vous plaît ! — n'oubliez pas votre Avant-Cercle, et toute autre forme de soutien dont vous pourriez avoir besoin tout au long du processus, avant, pendant et après le Cercle.
« Bonne chance ! »

Ce processus se rapproche du conflit en identifiant un acte

3 Mars

I am confused by the pre-circle question "What was said or done that is calling you to a restorative circle," when it's asked of the author or conflict community. I often get blank looks from them, and the answer "I was asked to come." Any advice? Je suis perplexe au sujet de la question d'avant-cercle « Qu'est-ce qui a été dit ou fait qui vous amène dans ce Cercle Restauratif ? » quand elle est posé à l'auteur ou à un memebre de la communauté en conflit. J'ai souvent en retour des grands yeux écarquillés, et la réponse « On m'a demandé de venir. » Des suggestions ?

All the questions I share are didactic versions - they will need to be adapted to the circumstances in which each stage of the process plays out. Given that, it can be very useful to experiment with the didactic versions when we are first learning. Their logic is often counter-intuitive for us, accustomed as we are to punitive justice systems in many areas of our daily lives. Once the logic of each question begins to make sense to us, we have a basis for finding a way to phrase them that will be comprehensible and relevant to the people we are with at each phase of the process.

This Pre-Circle question seeks to reveal what those who have been invited to the Circle understand to have occurred. It invites them to identify the conflict through one of it's manifestations - something that has been said or done.

It seems that those hearing you use the didactic version may be attributing their presence to another's invitation, rather than to their own involvement in the conflict. In my experience of some English speaking cultures it is common to say we do things because of other people. If this is an accurate guess in this case then you might look for phrasing that bypasses this idea, and moves towards the desired meaning of the question. For example, I might ask: 'What is the act you understand has motivated this Restorative Circle?'

It's worth saying that blank looks are, in and of themselves, not a problem in this process, and quite common. The paradigm we are in is unusual, and it can take some people a little while to find their way around. In response to "I was asked to come" I might then ask: 'And what is the act that the person who asked you to come wants to look at in the Circle?', or something similar.

If I suspect that the blank look comes from a weakness in the system - possibly in this case from lack of information about the process - then I might also seek to patch that on the fly. I might then say something like: 'This process moves towards conflict by identifying an act - something that someone said or did. What do you understand that to be here?'

A traduire

J'ai participé à une session de deux jours, est-ce que je peux utiliser ce que j'ai appris dans un atelier pour jeunes ?

1er Mars

« Question : If I attended a two day training, can I use what I learned in a workshop for youth?
Answer : When people share their RC experience with others we ask them to take care of the work and those who might use it.
Restorative Circles can be understood as referring to 3 things: the systemic container, the restorative practice within it (Pre-Circles, Circle, Post-Circle...) and the way we tell and show others what we are doing.
The best way I have found to learn the work is by doing it. When that is not possible - when there is not a functioning restorative system in your community, that you can participate in, and the conditions for setting one up are still not present - then listening to someone who has done it is the next best thing. So it seems best that those who share do so from their personal experience of participating in Circles - preferably from all the perspectives available (that is, as an author, a receiver, and a community member, including one who offers facilitation and/or co-facilitation).
It's quite different to hear about somewhere from someone who has recently visited that place, isn't it? The same principle applies here.
When sharing RC, I seek to to be guided by the same underlying principles as are present in the Circles. So I'd like access for all. I'd like the basic learning format to be one of a community gathering. I'd like practical experience and dialogue to be present.
And so that folks can find their way back to where the work took form, I'd appreciate it if you shared our website address and email or FB Page.
I'm grateful for the question, and hope your work with the youth goes well for you all.


Question : J'ai participé à une session de deux jours, est-ce que je peux utiliser ce que j'ai appris dans un atelier pour jeunes ?
Réponse : Quand des personnes partagent leur expérience des CR à d'autres nous leur demandons de pendre soin du processus et de ceux qui pourraient l'utiliser.
Les Cercles Restauratifs peuvent être compris comme faisant référence à 3 choses : le contenant systémique, la pratique restaurative à l'intérieur (Avant-Cercles, Cercle, Après-Cercles…) et la manière dont nous parlons et montrons aux autres ce que nous faisons.
La meilleure manière que j'ai trouvé d'apprendre le processus est de le pratiquer. Quand cela n'est pas possible — quand il n'y a pas de système restauratif fonctionnel dans votre communauté, auquel vous puissiez participer, et que les conditions pour en monter un ne sont toujours pas présentes — alors, d'écouter une personne qui l'a fait est la meilleure chose la plus proche. Donc il semble mieux que les personnes qui partagent, le fassent à partir de leur propre expérience de participation à des Cercles — de préférence de tous les points de vue possibles (c'est à dire, en tant qu'auteur, receveur, et membre de la communauté, y compris celui qui offre la facilitation et/ou la co-facilitation).
C'est très différent d'entendre parler d'un endroit par une personne qui l'a récemment visité, n'est-ce pas ? Le même principe s'applique ici.
Quand je partage les CR, je cherche à être guidé par les mêmes principes que ceux présents dans les Cercles. Donc j'aimerais que ce soit acessible à tous. J'aimerais que soient présents l'expérience pratique et le dialogue.
Et pour que les personnes puissent retrouver l'endroit où le processus a pris forme, j'aprrécierais que vous partagiez l'adresse de notre site internet et notre email ou notre page FB.
J'ai de la reconnaissance pour la question, et j'espère que votre travail avec les jeunes se passe bien pour vous tous.

Quel est le lien entre la CNV et les Cercles Restauratifs ?

14 Janvier

« Question : We often ask in our RC Practice Group in Kiel, Germany what is the connection between NVC of Marshall Rosenberg and RC-Work of yours?! What it is for you, in your personal life? If you are willing to give some hints in this direction it would be highly ap
Answer : I have been a student and colleague of Marshall's for a decade and a half now, and his work has had a profound effect on me.
I met Marshall about a year after I began the conversations that gave rise to RC. I continued learning with him as RC took shape. I met him several times during the 1990's and then hosted him in Brazil 3 times during the 2000's. In 2003 I took him to the favela where RC had first began, to see the work there. In 2005 he and I presented at the World Social Forum in Brazil, and then to the first legal institution to host one of the Ministry of Justice's 3 pilot projects in Restorative Justice. During that visit we also visited a youth prison and worked on a live conflict between a young detainee and a member of staff.
The first and most significant influence NVC had on my understanding of RC was that it gave me a vocabulary and a conceptual framework for what I was observing arising in our experiments in moving towards conflict. The dynamics that were repeatedly occurring were ones NVC had names for. Before NVC I was using dance terms to understand things. I liked them (I still do), but I found NVC terms more useful. NVC also providing a way of understanding why RC worked.
NVC helps make power visible, and enables those facilitating an RC to track the co-construction of meaning and the arising of a circle, where power is shared. Not all those facilitating know or like NVC - it is not necessary to know or like it. But those who do, find it a useful way to follow the conflict as it unfolds and the Circle moves forwards.
I like to think of RC being a application that can be built with the source code that NVC provides. Or of NVC as a wine which is well held in the bottle of RC. It can also be seen as a social application of the principles of NVC.
However, they began independently and are not the same thing. I learned NVC very slowly (and am still a student), and had little access to experienced people while RC was growing. The book wasn't out yet, there were no videos, and I lived far away, with no internet.
Later, my growing understanding of NVC was very influential in showing me how I could share RC with others. And, as my interest in sharing it grew, I noticed that RC changed and deepened my understanding of NVC - for which I am very grateful.
I hope these words spoke to your question.»
Question : Nous demandons souvent dans notre groupe de pratique à Kiel en Allemagne quel est le lien entre la CNV de Marshall Rosenberg et votre travail de CR ?! Qu'est-ce qu'il en est pour toi, dans ta propre vie ? Si tu as envie de donner quelques indications dans ce sens, ce serait très apprécié.
Réponse : J'ai été un étudiant et un collègue de Marshall pendant une décennie et demie maintenant, et son travail a eu une profonde influence sur moi.
J'ai rencontré Marshall à peu près un an après avoir commencé les conversations qui ont donné naissance aux CR. J'ai continué à apprendre avec lui pendant que les CR prenaient forme. Je l'ai rencontré plusieurs fois pendant les années 1990 et ensuite l'ai reçu trois fois au Brésil pendant les années 2000. En 2003 je l'ai emmené dans la favela dans laquelle les CR ont commencé pour la première fois, pour voir le travail à cet endroit. En 2005, lui et moi avons fait une présentation au Forum Social Mondial au Brésil, et ensuite à la première institution légale à recevoir un des trois projets pilotes du Ministère de la Justice dans le domaine de la Justice Réparatrice. Pendant cette visite nous avons aussi visité une prison pour enfants et avons travaillé sur un conflit en cours entre un jeune détenu et un membre du personnel.
La première et la plus significative des influences que la CNV a eu sur ma compréhension des CR a été que ça m'a donné un vocabulaire et une structure conceptuelle pour ce que j'observais de ce qui émergeait de nos expériences faites de nous rapprocher du conflit. Les dynamiques revenant régulièrement étaient celles pour lesquelles la CNV avait des noms. Avant la CNV j'utilisais des termes de danse pour comprendre les choses. Je les aimais (je les aime toujours), mais j'ai trouvé les termes de la CNV plus pratiques. La CNV fournissant aussi une façon de comprendre pourquoi les CR fonctionnaient.
La CNV aide à rendre le pouvoir visible, et aide ceux qui facilite un CR à repérer la co-construction de sens et l'émergence d'un cercle, dans lequel le pouvoir est partagé. Parmi ceux qui facilitent, tous ne connaissent pas ou n'aime pas la CNV — il n'est pas nécessaire de l'aimer ou de la connaître. Mais ceux dont c'est le cas, trouvent que c'est une façon pratique de suivre un conflit pendant qu'il se déroule et que le Cercle avance.
J'aime penser aux CR comme une application qui peut être construite avec le code source fourni par la CNV. Ou à la CNV comme un vin bien préservé dans la bouteille des CR. Ils peuvent aussi être vus comme une application sociale des principes de la CNV.
Toutefois, ils ont commencé indépendamment et ne sont pas la même chose. J'ai appris la CNV très lentement (et je suis toujours étudiant), et ai eu peu de contact avec des personnes expérimentées pendant que le CR grandissaient. Le livre n'était pas encore sorti, il n'y avait pas de vidéos, et j'habitais loin, sans internet.
Plus tard, ma compréhension grandissante de la CNV a été très influente pour me montrer comment je pourrais partager les CR avec d'autres. Et, alors que mon intérêt à les partager grandissait, j'ai remarqué que les CR ont changé et approfondi ma compréhension de la CNV — vis-à-vis de laquelle j'éprouve beaucoup de gratitude.
J'espère que ces mots ont été parlant pour votre question.

Année 2011

Comment se passe la co-facilitation dans les Avant-Cercles ?

15 mai

« Question : If they are two co-facilitators for a Circle, in your experience, was it ok to share Pre-Circles between them, or was it best when all Pre-Circles were done by the same person ?
Answer : It is my preference that one of those offering facilitation accompany all the stages of a restorative process (the Pre-Circles, the Circle, the Post-Circle(s)).
When this is not, for practical reasons, possible, then I have asked co-facilitators to facilitate different Pre-Circles.
I prefer to avoid more that one person at a time offering facilitation in a Pre-Circle with a single participant. »
Question : S'il y a deux co-facilitateurs à un Cercle, de ton expérience, est-ce que ça allait de partager les Avant-Cercles entre eux, ou est-ce que c'était mieux quand tous les Avant-Cercles étaient facilités par la même personne ?
Réponse : Ma préférence est qu'une des personnes offrant de faciliter accompagne toutes les étapes d'un processus restauratif (les Avant-Cercles, le Cercle, l'Après-Cercle(s)).
Si pour des raisons pratiques, ce n'est pas possible, alors j'ai demandé aux co-facilitateurs de faciliter différents Avant-Cercles.
Je préfère éviter que plus d'une personne à la fois offre la facilitation dans un Avant-Cercle d'un seul participant.

Quel est le dernier bon livre que vous ayez lu ?

24 février

« Question : What's the last good book you read?
Answer : "Will war ever end?", by Paul K. Chappell (a captain in the US army). »
Question : Quel est le dernier bon livre que vous ayez lu ?
Réponse : "La guerre finira-t-elle un jour ?", de Paul K. Chappell (un capitaine de l'armée des Etats-Unis)

Année 2010

La différence entre conflit et conflit douloureux

22 septembre

« Question : can you clarify how you see the difference between conflict and painful conflict?
Answer : I'm still working this out.
I guess it will keep developing.
For now, this is what I have been able to distinguish:
"Conflict" is the experience of looking at choices that are both mutually exclusive and non-optional.
Some new information has arrived. It can't be ignored any more. It's a fact. (There are many forms of denial in response to newness, including the one we call 'ignoring', but we always know what we are ignoring, so the word is not very accurate. 'Ignoring' in this sense is simply a kind of denial).
This new information causes change in the status quo. The identity (person, relationship, group, society...) seeks both to maintain itself and to incorporate or minimize the change. The experience of this balancing act is conflict.
We deal with it many times a day. We respond with creativity, innovation, imagination, experimentation. We're pretty good at it. We adapt and survive. It is often fun. Sometimes we call it 'growth'.
More rarely, this process becomes painful. The pain suggests the conflict is being experienced on the deep level of our fundamental needs. The degree of the pain indicates the extent to which we believe such fundamental needs are not being met.
The issues in the conflict - what is at stake - appear to us to be symbolic of, almost indistinguishable from, our fundamental needs. This attracts much of our attention. The range of options for effective action is hugely limited, as our perception and imagination are not our primary focus. We may sit like this for hours or decades.
Specific interventions - 'help' - support us to move towards (rather than away) from the pain, receive in full the depth of our needs and imagine and put in play effective action.


Question : pouvez-vous clarifier la différence que vous voyez entre conflit et conflit douloureux
Réponse : J'y travaille encore.
Je pense que ça évoluera encore.
Pour le moment voici ce que j'ai pu distinguer :
Le "conflit" c'est faire l'expérience de voir des choix à la fois mutuellement excluant et non-optionnels.
Une nouvelle information est arrivée. Elle ne peut plus être ignorée. C'est un fait. (Il y a plusieurs formes de déni en réponse à la nouveauté, incluant celle qu'on appelle "ignorer", mais on sait toujours ce qu'on ignore, donc le mot n'est pas très adapté. "Ignorer" dans ce sens est plutôt une sorte de déni).
Cette nouvelle information induit un changement dans le status quo. L'identité (personne, relation, groupe, société…) cherche à la fois à se maintenir et à incorporer ou minimiser le changement. L'expérience de cet équilibrage est le conflit.
Nous y avons recours plusieurs fois par jour. Nous répondons avec créativité, innovation, imagination, en expérimentant. Nous y sommes très bon. Nous nous adaptons et survivons. Parfois nous appelons ça la "croissance".
Plus rarement, ce processus devient douloureux. La douleur suggère que le conflit est éprouvé à un niveau profond de nos besoins fondamentaux. L'intensité de la douleur indique la mesure à laquelle nous croyons que ces besoins fondamentaux ne sont pas satisfaits.
Les solutions du conflit — ce qui est en jeu — nous apparaissent comme symboliques, et presque indissociables, de nos besoins fondamentaux. Ça attire beaucoup de notre attention. La palette des actions concrètes est considérablement limitée, puisque notre perception et notre imagination ne sont pas notre objet d'attention premier. Nous pouvons rester bloqué comme ça pendant des heures ou des dizaines d'années.
Des interventions spécifiques - "de l'aide" - nous soutiennent pour aller vers (plutôt que nous éloigner de) la douleur, recevoir toute la profondeur de nos besoins et imaginer et mettre en œuvre une action concrète.


Comment le CR n'est pas focalisé sur la résolution de conflits

21 septembre

« Question : appreciated live circle w/questions & unsettled feelings after. learning how RC isn't focused on conflict resolution..maybe on uncovering truth & taking care of the relationships. what is the circle for? does it depend on nature of relationships involved ?
Answer : I understand conflict as a consequence of the arrival of new information into a system (an organism that identifies as such, like a person, a relationship or a society) that seeks some degree of homeostasis.
A Restorative Circle aims to create the conditions for this conflict to flower - to be expressed as conflict (rather than as violence) - such that the people/relationships/groups impacted can find a new balance between continuity and change.
It's a space designed to support the self-righting of relationships in community. What happens and how depends on what has already occurred, and to the degree to which those present experience their lives as interdependent, both at the time of the Circle and beyond. »


Question : j'ai apprécié un cercle vivant laissant des questions et des sentiments troubles. apprenant ainsi comment le CR n'est pas focalisé sur la résolution de conflits. peut-être sur mettre à jour la vérité et prendre soin des relations. à quoi sert le cercle ? est-ce ça dépend du type de relations impliquées ?
Réponse  : Je comprend le conflit comme une conséquence de l'arrivée d'une nouvelle information dans un système (un organisme qui s'identifie comme tel, comme une personne, une relation ou une société) qui cherche un certain degré d'homéostasie.
Un Cercle Restauratif vise à créer les conditions d'épanouissement de ce conflit — de son expression en tant que conflit (plutôt que comme violence) — tel que les personnes/relations/groupes impliqués puissent trouver un nouvel équilibre entre continuité et changement.
C'est un endroit conçu pour soutenir "l'auto-ajustement" des relations dans une communauté. Ce qui arrive et comment cela arrive, dépend de ce qui est déjà arrivé, et du degré auquel ceux présents font l'expérience de l'interdépendance de leur vie, à la fois au moment du Cercle et après.